Dans le jardin, parmi les parterres fleuris et les bosquets, se glissent des créatures aussi intrigantes que les gendarmes. Mais sont-ils des alliés fidèles des jardiniers ou des intrus à chasser ? Plongeons dans l’univers unique de ces Pyrrhocores aptères pour démêler le vrai du faux.
Qui sont-ils vraiment, ces insectes aux habits chamarrés ?
Pyrrhocoris apterus, de son nom scientifique, est une punaise appartenant à l’ordre des Hémiptères et au sous-ordre des Hétéroptères. Arborant une parure rouge et noire, parsemée de motifs géométriques, cet insecte fascinant mesure entre 10 et 12 mm à l’âge adulte. Rassemblés en colonies grégaires, ces gendarmes, comme on les surnomme, se réchauffent volontiers au soleil, souvent à l’abri des arbres ou des murs, donnant ainsi un air de fête à ces recoins tranquilles.
Leur cycle de vie révèle une nature bien orchestrée :
- Les premières amours éclosent au début du printemps, un spectacle où les couples restent soudés pendant des heures, signe d’un lien solide.
- Les femelles déposent ensuite leurs précieux œufs, entre 50 et 60, sous les feuilles, dans les interstices du sol ou sous les pierres, avant de disparaître discrètement.
- À la naissance, les larves orangées écloront des œufs pour entamer un cycle de cinq phases, ressemblant déjà aux adultes mais avec des dessins moins affirmés.
- L’hiver venu, les larves adultes se prélassent sous les débris végétaux, les pierres ou le bois mort, prêtes à éclore à nouveau au printemps suivant.
Cette danse annuelle en fait des êtres univoltins, ne vivant qu’une seule génération par an.
Quant à leur régime alimentaire, il est aussi varié que surprenant :
Polyphages, les gendarmes se nourrissent principalement des plantes de la famille des Malvacées et des Tilliacées, telles que la rose trémière, l’hibiscus ou le tilleul, friands de graines, de fleurs et de fruits.
Mais en cas de disette végétale, ils se tournent vers une alimentation nécrophage, se régalant des dépouilles d’insectes défunts, sans pour autant dédaigner les proies vivantes, telles que les œufs ou les larves d’autres insectes, à l’instar des pucerons et des cochenilles.
Amis ou ennemis des jardiniers, telle est la question :
Grâce à leur appétit insatiable pour les ravageurs, notamment les pucerons et les cochenilles, les gendarmes se révèlent être de précieux alliés dans la lutte biologique au jardin. De plus, contrairement aux préjugés, ils ne grignotent pas les feuilles des plantes, étant munis d’un rostre.
Leur rôle ne se limite pas à la prédation, ils contribuent également à la dispersion des graines et à la décomposition des végétaux.
Ainsi, loin d’être des nuisibles, ces Pyrrhocores se révèlent être de véritables atouts pour le jardinier attentif, prêts à l’épauler dans sa quête d’harmonie avec la nature. Une simple invitation sous forme de tas de feuilles ou de pierres peut suffire à les attirer, offrant ainsi un spectacle coloré et utile à qui sait les observer.
