La Toussaint, célébrée le 1er novembre, a une histoire riche remontant au VIIe siècle. Initialement instaurée pour honorer les martyrs chrétiens, elle devient une fête de tous les saints au Moyen-âge, officialisée par Louis Le Pieux en 835. Cette célébration chrétienne prend de l’ampleur au XVIe siècle et devient un rendez-vous incontournable au XXe siècle, avec l’obligation d’assister à la messe instaurée par le pape Pie X.
Bien que la Toussaint ait des racines religieuses, elle se confond progressivement avec la fête des morts du 2 novembre. Cette proximité de dates, associée à la praticité du 1er novembre comme jour férié, conduit les familles à fleurir les tombes ce jour-là. L’éloignement des cimetières de la ville et l’émergence des caveaux de famille au XVIIIe siècle renforcent cette tradition de recueillement.
Au XXe siècle, la Toussaint évolue, devenant non seulement une célébration religieuse mais aussi un rassemblement familial. Les vacances scolaires facilitent les déplacements, faisant de cette période un moment privilégié pour rendre hommage aux défunts. Cette évolution a des répercussions significatives sur le plan commercial, impliquant fleuristes, opérateurs funéraires, commerces alimentaires et grandes surfaces.
Quant au choix du chrysanthème pour orner les tombes, cette tradition remonte au XIXe siècle. Initialement adopté pour remplacer les bougies, le chrysanthème, avec sa floraison tardive, s’impose dans les cimetières. Après l’Armistice de 1918, la demande de Clemenceau d’embellir les tombes des soldats décédés sur le front contribue à la popularité du chrysanthème.
Ainsi, la Toussaint, autrefois ancrée dans la spiritualité, évolue vers un moment de mémoire et de rassemblement familial, tandis que le chrysanthème demeure l’emblème floral de cette tradition, marquant le passage du temps et les évolutions de la société.