Pour préserver l’environnement, la pelouse doit être tondue moins souvent. Il est même bon pour la biodiversité de ne pas tondre trop souvent. L’utilisation d’une méthode de tonte rationnelle (ou différenciée) est une méthode simple, saine et naturelle. Non seulement vous gagnez du temps, mais la nature renaît. Découvrez pourquoi ne pas tondre votre pelouse présente tant d’avantages.

Pourquoi tondre moins protège la biodiversité ?

Avez-vous déjà vu les panneaux « Tondre avec bon sens, préserver la biodiversité » sur la voie publique ? C’est le signe que les communes pratiquent un fauchage rationnel. Mais les particuliers et les entreprises participent également à la promotion de la biodiversité et peuvent facilement arrêter le fauchage intensif. Le principal argument en faveur d’une pelouse bien tondue est plutôt d’ordre esthétique. Cependant, tondre moins souvent permet non seulement de dégager du temps pour d’autres activités, mais aussi de contribuer concrètement à la biodiversité. La meilleure façon d’amener la nature devant sa porte est de tondre moins près du sol et de varier les espèces.

Tout commence par le constat que les tontes trop fréquentes et le désherbage drastique sont très néfastes pour les insectes et les animaux. En effet, l’herbe courte et l’absence de fleurs appauvrissent la pelouse et la transforment en un désert écologique. Les espèces d’insectes et d’oiseaux se raréfient.

Si l’herbe est tondue trop souvent ou trop court, les plantes ne peuvent pas se développer suffisamment pour fleurir. Cela limite la pollinisation et met ainsi en danger la diversité des plantes. Avec quelques centimètres de croissance supplémentaires, les plantes couvre-sol peuvent couvrir leurs besoins en eau de manière autonome. En effet, l’eau de rosée ou de pluie retenue à leur base les alimente, sauf en période de sécheresse. Moins l’herbe est fauchée, plus le sol est humide et favorable aux petits animaux.

Le paysagiste Eric Lenoir, auteur du « Petit traité du jardin punk », nous met en garde contre « la destruction de mètres carrés de nourriture, d’eau et de niches écologiques pour la faune et la flore en plein écocide et crise climatique ».

Profiter des avantages de la fauche rationnelle : « 1/3 » ou fauche différenciée

La fauche différenciée consiste à modifier la fréquence et l’alternance des tontes. D’une part, cela a l’avantage de vous faire gagner du temps, car vous ne devez plus pousser votre machine aussi longtemps. D’autre part, cette pratique contribue à maintenir un bon taux d’humidité dans l’air.
L’humidité contenue dans une petite quantité d’herbe maintient la fraîcheur de la pièce. C’est une méthode simple et naturelle pour maintenir une température agréable dans la maison ou sur la terrasse.

En pratique, vous devez établir une grille visuelle de votre terrain et ne couper qu’un tiers de la surface. Si vous avez des enfants ou si vous avez besoin de plus d’espace, vous pouvez tondre jusqu’aux deux tiers de la surface. Par exemple, ne tondez que la partie plate ou la partie la plus proche de la maison, qui se prête mieux aux activités en plein air.

Faire pousser la nature dans son propre jardin en deux étapes.

1. La première étape pour changer ses habitudes est d’embrasser les plantes sauvages qui poussent spontanément dans votre jardin et qui sont parfois cataloguées comme des « mauvaises herbes ». Ce terme péjoratif est trompeur car toutes les plantes de la nature ont un rôle à jouer : L’ortie nettoie le sol en éliminant l’excès d’azote, tandis que la racine de tannis et la fougère éloignent les parasites du jardin, etc. Et si vous n’aimez pas une plante, vous pouvez toujours la désherber en utilisant des techniques naturelles.
   
2. La deuxième étape consiste à considérer le jardin comme un écosystème à part entière. Cela signifie que le jardin est un ensemble d’êtres vivants qui interagissent avec leur environnement. Son équilibre dépend avant tout de la manière dont l’espace est géré. Ainsi, vous aidez le cycle de vie des insectes, des oiseaux et des petits animaux à se développer harmonieusement.

• Si vous laissez pousser l’herbe, cela favorise la vie des oiseaux, des papillons et des coccinelles.
• En laissant des tas de feuilles, vous offrez un abri aux hérissons (une espèce protégée depuis 1981).
• Les arbustes cachent les animaux sauvages.
• Si vous avez beaucoup de terrain, vous pouvez opter pour quelques moutons.

Protéger et promouvoir les habitats naturels.

Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), « l’herbe et les fleurs offrent abri et protection à de nombreux animaux (insectes, oiseaux, lézards, crapauds…) et sont très utiles pour éliminer les hôtes indésirables et certaines maladies. »
Un jardin favorisant la biodiversité consiste principalement à créer des aménagements (nichoirs à oiseaux…), à éviter les pièges à faune et, surtout, à ne pas utiliser de pesticides. Il existe de nombreuses alternatives naturelles aux pesticides pour chasser les hôtes indésirables sans avoir recours à des produits toxiques qui polluent les nappes phréatiques et donc l’eau potable.

La LPO rappelle que  » les menaces qui pèsent sur la faune sauvage sont nombreuses : destruction des habitats naturels (haies champêtres, zones humides…), utilisation massive de pesticides, abus de la chasse, disparition des tanières naturelles (comme les vieux murs de pierre sans joints, les arbres creux, les branches mortes…), absence d’accès aux anciennes granges et écuries… « . Ainsi, laisser quelques mètres carrés de votre jardin en jachère multiplie les habitats pour la faune sauvage.